Exposition Antoine Birot / 2011

 

 

DU MATÉRIEL À L’IMMATÉRIEL

Artiste en résidence au Centre d’art de Montrelais, Antoine Birot est intervenu auprès d’associations et de classes. Lors de l’exposition des travaux des ateliers, en mars, le public a ainsi découvert d’amusantes machines réalisées par des enfants qui, par exemple, ont mis en mouvement des jambes de Barbie greffées à une théière. Tout Antoine Birot est là : une poésie insolite résultant d’un bricolage innocent.

 

Les trois niveaux du Centre d’art, plongés dans l’obscurité, présentent un parcours fascinant des réalisations de ce musicien plasticien. « Au gré d’images abstraites, de matières sonores, de projections, de procédés d’animation, et de jeux d’ombres, les éléments à base de bouts de bois, de fils de fer, d’objets récupérés s’animent comme par enchantement. Les machines s’enclenchent les unes après les autres et racontent l’évolution d’un univers, de sa création au chaos. »

Au rez-de-chaussée, trois machines d’Antoine Birot se sont échappées de son spectacle « La Prophétie des Mécas ». Musicien de formation, l’artiste travaille dans le domaine du spectacle vivant et participe à des projets autour de la création sonore. Ces machines mettent en scène un personnage anonyme réduit à une silhouette en quête d’une petite danseuse. Les machines présentent donc trois épisodes de ses aventures. Mais, et c’est inédit pour le Centre d’art, c’est la première fois que ces machines sont présentées en autonomie. Quant à celles de l’étage et des combles (dont une éolienne qui écrit « éole » !), elles sont inédites et créées pour cette exposition. Leurs assemblages se présentent comme un amas hétéroclite d’objets récupérés. On y repère de vieux projecteurs des années 50, un aquarium, un ressort de cuivre, un tournebroche et bien d’autres choses encore… Cet ensemble de vide grenier est mis en mouvement par un infime courant électrique qui, jouant par la démultiplication des engrenages anciens, produit une action elle-même démultipliée par la magie de la projection.

Antoine Birot part du matériel très concret pour aller vers l’immatériel de l’image impalpable. Elle peut être ombre portée ou projection. Par ses manipulations, ses clins d’œil aux anciennes techniques de fabrication d’images animées, comme la lanterne magique, le théâtre d’ombres ou le zootrope, Antoine Birot nous fait revivre les fantasmes enfantins de la toute puissance que l’on pouvait ressentir devant nos châteaux forts, nos fermes, nos coureurs à vélos et nos petits soldats, où l’on dominait le monde que l’on avait créé.

Michel Amelin

 

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