Exposition Lièvre & Perrier / 2006

 

 

SÉVERINE LIÈVRE ET JULIEN PERRIER

Ce couple d’artistes vit à Saint-Aubin-de-Luigné. Julien Perrier y a créé l’Atelier de la Saulaie, un groupement d’artistes issus des Beaux-Arts.

Séverine Lièvre, après bien des recherches, utilise un support étonnant venu d’une technique ancienne du Moyen-Orient, le fixé sous verre. Cette technique constitue un véritable tour de force puisque, peignant un verre destiné à être retourné, elle doit commencer par les détails et finir par le fond. Dans ce jeu entre l’envers et l’endroit, elle met en évidence et réinterprète les perspectives et les grands angles avec un intérêt tout particulier pour les lignes de fuite des carrelages, les motifs de tapisseries murales ou les routes. A ce propos on ne manquera pas d’être étonné par ses étonnantes compositions sur pare-brises (rez-de-chaussée), à partir de projection de diapos anciennes qu’elle pris lors de ses nombreux voyages dans la région. Ces moments de vie apparemment ennuyeux se retrouvent sublimés par cette nouvelle vision. Fascinée par les intérieurs, elle les croque au crayon et les restitue chez elle avec ses couleurs et dans une nouvelle interprétation optique puisqu’ils sont inversés par le fixé sous-verre. Sa grande richesse de motifs s’élargit à celle des animaux et des mangas, qu’elle décline dans des couleurs acidulées et dont vous aurez de beaux exemples dans le couloir.

Dans ses sculptures Julien Perrier, aime allier la noblesse du bronze à d’autres éléments comme le bois, l’inox ou la terre. Son côté ludique se retrouve dans ses animations et dans les titres de ses œuvres qui prolongent la lecture. Le graphisme de l’une de ses sculptures, l’hélice à l’arrière d’une pirogue contenant des personnages, a d’ailleurs été repris comme logo du Centre d’art. Vous l’avez vue en arrivant, représentée sur la pancarte. À partir d’un article, d’un mot, d’une rencontre, Julien Perrier créé des assemblages poétiques et enrichi l’imaginaire. Mais aussi, quelques fois, il s’ancre dans l’actualité. Les Twin Towers, le Pape, Ben Laden et Bush, sont des thèmes difficiles qui permettent ainsi à l’artiste de prendre position sur l’actualité du monde et ses dérives. Sa chaise électrique avec bonhomme en paraffine fondant est tout à fait typique de ce style.

Le Centre d’art de Montrelais, par l’intermédiaire de son programmateur Claude Colas, est ravi de mettre en relation les œuvres de ce couple d’artistes et de permettre aux visiteurs de découvrir des univers qui, quoique différents, sont le résultat d’une démarche commune, foisonnante, passionnée et ô combien nouvelle.

Michel Amelin