Exposition Yves Doaré / 2012

Les mythologies d’Yves Doaré


Yves Doaré est né en 1943 à La Roche-Bernard. Il a été pensionnaire à la Casa Velazquez à Madrid de 1976 à 1978. Depuis, il vit en Bretagne. Ses principales activités sont la gravure et la peinture. Ces huiles, gouaches et gravures sont au cœur de la grande exposition d’été du Centre d’art de Montrelais.

 

Fort de ses quarante ans de travail, Yves Doaré aime à contempler l’évolution de la peinture contemporaine par rapport aux sources classiques. Peintre et graveur, il cumule les talents de ceux qui pensent en noir et blanc à ceux qui pensent en couleurs. Dans ces deux modes d’expression, c’est l’union de deux forces.

Le noir et blanc de la gravure imposent le travail sur la ligne et le jeu sur le noir. On grave. Les motifs sont plus âpres. Yves Doaré, en passant à la couleur avec ses gouaches et ses huiles acryliques sur toile ou papier, garde la ligne directrice de la gravure mais la floute par les couleurs qui sont, à priori, séduisantes. Ce ravissement est un leurre, comme les mouches colorées qui cachent l’hameçon fatal à la truite.

 

Yves Doaré met l’accent sur le montré et le caché, sur le dire et le taire, sur l’interprétation personnelle de l’artiste et des regardeurs. Il parle de son plaisir à peindre pour interloquer et surprendre. Nous faire plonger au cœur de la peinture et redécouvrir les motifs que l’on connaît et qui parfois nous font peur.

 

Parmi ses motifs, on voit des corps ou des membres tronqués, des ombres qui se distinguent dans des sortes de nuages, des terres chaudes, quelques fois un arbre, une pomme, des animaux, des fruits, des magmas, des silhouettes solitaires aux côtes sanglantes, des symboles phalliques… On y voit aussi des groupes de gens ou de monstres noyés dans le mauve. Il y a un constat de désarroi mais les titres (L’Amazone, Culbuto, Les Otages, Il n’y a pas de nature humaine, La Chaise, etc.), quand ils sont lus, donnent des pistes qui permettent de construire sa propre interprétation.

 

Les motifs sont graves, les couleurs les transcendent. Les œuvres d’Yves Doaré sont puissantes car elles s’appuient sur l’histoire de la peinture et particulièrement celle qu’on pourrait nommer « classique ». Ces grands peintres des damnés, du paradis perdu, de Dieu créant l’Homme.  Voilà pour les archi-classiques. Mais aussi ceux qui peignent la création du monde, jouent sur la lumière comme l’ont fait les Impressionnistes, puis les formes, le corps estropié, mutant ou, enfin, la guerre.

On peut même arriver à une peinture incantatoire de science-fiction. Il y a des mutations, des éléments de rêves assemblés, un rapport au sacré et à l’origine. Cette cohérence dans l’incohérence touche notre subconscient car nous y retrouvons des figures emblématiques, des symboles appartenant à notre socle commun où émergent encore des personnages de la Bible et de la Mythologie.

 

Michel Amelin

 

 

Exposition ouverte du mercredi au dimanche du 7 juillet au 26 août 2012, de 15h à 18h.

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Exposition d’Yves Doaré vue par Jacky Essirard, poète et peintre. (document à télécharger)