Expo Évelyne-Winocq Debeire 1er février/30 mars 2014
ÉVELYNE-WINOCQ DEBEIRE, SCULPTRICE DE LA COULEUR
Évelyne-Winocq Debeire, artiste en résidence au Centre d’art de Montrelais fin 2013, a participé à des ateliers avec les scolaires et les résidants de la maison de retraite des Moncellières au Fresne-sur-Loire. Elle a mis en place des mini-ateliers réunissant enfants et anciens. Les deuxièmes énonçaient leurs recettes préférées tandis que les premiers, armés de pinceaux et de couleurs, les mettaient en peinture. Cette idée découle du passé de notre artiste qui a un diplôme de cuisinière et qui s’est frottée à la sculpture avant d’obliquer vers la peinture par amour de la couleur. Il y a près de dix ans, l’idée lui est venue d’associer la cuisine à la peinture en se servant du protocole de la recette pour faire œuvre d’art. Dans une des salles, voici : Lapin aux deux moutardes, Côtelettes d’agneau à la crème d’asperge… Art et cuisine, tout un programme !
Évelyne-Winocq Debeire connaît bien ses classiques et ses modernes en particulier Eugène Leroy qui, avant elle, a travaillé la masse de la peinture. Elle a d’ailleurs édité un livre sur lui et connaît maintenant sa famille. Elle en a tiré ses enseignements. La peinture de notre artiste n’est pas sans similitude avec la lave. Voilà une couche épaisse de peinture où les pigments se mêlent et se démêlent dans un magma qui semble encore en mouvement. La peinture à l’huile met longtemps à sécher. Sous la croûte (c’est un mot maudit pour un peintre), le magma vit encore, se régénère. C’est pour cette raison que ses tableaux vivent longtemps ; une dizaine peuvent être en chantier en même temps et cela sur plusieurs mois.
Pour ses autoportraits, Évelyne-Wincoq Debeire part des traits classiques et superpose des couches de pigments qui transforment le tableau en symbole de l’histoire de la peinture et, par là même, de son histoire à elle. Cette riche démarche du regard sur l’histoire de l’art est visible aussi dans ses paysages où la masse devient crypte végétale, où le bleu du ciel rappelle Delacroix, où des ombres blanches deviennent cavaliers marocains. Oui, ils sont tous là, ses peintres préférés : Rembrandt, Chardin, Morandi, Corot, Delacroix, Cézanne. Mais on voit aussi tous les autres.
En conclusion, Évelyne-Winocq Debeire, par son exploitation de la masse colorée, sculpte la couleur et y insère sa personnalité. Elle nous convie au voyage fascinant d’une amoureuse de la peinture qui s’inscrit à la fois dans le passé et dans le présent. Et l’avenir est assuré par sa production où le temps n’a pas de prise.
Michel Amelin
En collaboration avec le Centre d’art, l’artiste édite dix tirages de trois plaques gravées sur zinc avec vernis mou. À découvrir dans la petite salle d’entrée.
Exposition ouverte du 1er février au 30 mars 2014, les samedis et dimanches de 15h à 18h, ou sur rendez-vous en contactant Antoine Dalègre, médiateur du Centre d’art, au 02 40 98 08 64.
À découvrir : la page dédiée à l’artiste
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