Exposition « du volume » 13 avril/16 juin 2013

 

 

Du volume ! Pascal Proust, Sophie Papiau, Choun Vilayleck

Désormais, dans l’art contemporain, la surface n’est plus si plane. Elle sort du plan et vient à notre rencontre que ce soit virtuellement par la 3D ou réellement par le volume.

Pascal Proust a été collaborateur d’architecte pendant près de 20 ans. Son travail sur les « Façades » s’approprie la gestuelle de la construction. Il bâtit son œuvre sur les principes architecturaux en composant des lignes de motifs comme une partition musicale. Ainsi, ses papiers marouflés sur toile démontrent qu’il sait tirer du relief, grâce au pliage et à la découpe. Manipulations qui engendrent la lumière et l’ombre magiques animant la surface. Sa tour, dans la même salle, joue sur la transparence du jour qui passe à travers la matière. Ses « Folies », en plaques d’acier se dressent du plan, pour des vues en 3D d’urbanisme. Sculptures ou modules d’architecture, les œuvres de Pascal Proust s’apparentent à un travail d’art abstrait géométrique qui aurait ses racines dans notre environnement actuel et, par projection, futur.

Sophie Papiau a intégré les Beaux-Arts de Brest, Quimper et Angers. Elle s’est intéressée à l’imagerie médicale et au corps mais aussi aux organismes primaires. Elle travaille le tissu et le fil avec une machine à coudre offerte par la DRAC ! Ses fils noirs prolongent ou reflètent des silhouettes imprécises de créatures antédiluviennes : des éponges, des méduses, des protozoaires bêtes à une cellule ou des assemblées cellulaires plus ou moins malignes. Des formes arrondies, partiellement teintes qui sortent de la surface plane recouverte de tissu. Qu’est-ce ? Libre à nous d’interpréter ces formes, tout comme celle, géante, de cette pseudo robe aux éléments de céramique. Les volumes de Sophie Papiau nous renvoient sans doute au monde qui se crée mais c’est un monde mystérieux, voire dangereux, peut-être vu sous microscope, peut-être aussi contenu dans notre corps. Mystère.

Choun Vilayleck est aussi scénographe, graphiste et photographe. Il construit, plan par plan, en un subtil assemblage de fil de fer, des formes éthérées à la structure flottante qui vont jouer à la lumière de leurs ombres portées, devenant autant de schémas inscrits sur le mur blanc. Sont-ce des formes techniques ? Plusieurs ont un genre, à la façon des prises qui peuvent être mâles ou femelles. En les morcelant, l’artiste veut générer des envies et des souvenirs. Il présente des formes ludiques et colorées, proches du monde enfantin et montées sur roues. La structure faite, le papier est tendu morceau par morceau et collé sur la largeur du fil de fer. Pas le droit à l’erreur avec une marge aussi mince. Un travail d’horloger suisse. Choun Vilayleck nous fait plonger dans des rêveries « julesvernesques ». Quelle intolérable cruauté d’interdire aux enfants de jouer avec de telles productions !

À ces formes intermédiaires, structurées de Choun Vilayleck, primitives et sans doute moelleuses de Sophie Papiau, architecturées, lisses à petits plis de Pascal Proust, notre cerveau primaire déclenche l’envie de toucher. Mais, hélas, on ne touche qu’avec les yeux !

Michel Amelin

 

Exposition ouverte les samedis et dimanches du 13 avril au 16 juin 2013, de 15h à 18h.

À découvrir, les pages dédiées aux artistes : Sophie Papiau, Pascal Proust et Choun Vilayleck.

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